Conciliation médicamenteuse
les pharmaciens d’officine de plus en plus associés au lien ville-hôpital
Parce que la conciliation médicamenteuse est en train de se déployer dans les hôpitaux, en application d’un arrêté de décembre 2016 qui confie cette nouvelle activité aux pharmaciens hospitaliers, leurs confrères officinaux vont être de plus en plus associés à ce dispositif dont bénéficient leurs patients, lors d’une admission et d’une sortie d’hospitalisation.
Rappelons que la conciliation médicamenteuse consiste, lors de l’entrée d’un patient à l’hôpital, à prendre en compte, en vue d’établir une nouvelle prescription hospitalière, toutes les informations sur les médicaments que le patient prend à son domicile (ceux prescrits par ses différents médecins et ceux qu’il prend de lui-même) et sur l’observance de ces traitements. Cette activité sous responsabilité pharmaceutique s’effectue à l’aide de plusieurs sources : vérification des ordonnances des médecins de ville, appel au pharmacien d’officine et au médecin traitant si besoin, interrogation du patient ou de sa famille… « Si une divergence apparaît entre le bilan des médicaments habituels du patient et la prescription du médecin hospitalier, il doit y avoir partage d’informations entre les acteurs de la santé du patient », indique Jean-Baptiste Bacouillard, pharmacien hospitalier assistant à l’OMéDIT (Observatoire du médicament, des dispositifs médicaux et de l’innovation thérapeutique, rattaché à l’ARS) Centre-Val de Loire.
En sortie d’hospitalisation, le même processus a lieu en sens inverse : le pharmacien hospitalier doit vérifier les modifications de traitement intervenues durant l’hospitalisation et comparer les différences entre la prescription de sortie établie par le médecin hospitalier et le traitement que prenait habituellement le patient avant son hospitalisation. Il s’agit par exemple de veiller à ne pas oublier de rétablir la prescription d’un anticoagulant qui aurait pu être suspendue volontairement durant le séjour hospitalier et de bien expliquer d’éventuelles modifications au patient. « Toutes ces informations de sortie sont transmises par une lettre de liaison comportant un volet médicaments au médecin traitant, ainsi qu’au patient qui doit également en informer son pharmacien d’officine, précise Jean-Baptiste Bacouillard. Mais par sécurité, la pharmacie hospitalière se charge d’envoyer les mêmes informations à la pharmacie d’officine, de préférence par messagerie sécurisée de santé (MSSanté) ».
Les pharmaciens d’officine vont donc être de plus en plus sollicités pour fournir de l’information lors de l’admission à l’hôpital de leurs patients (en particulier pour ceux à risque d’iatrogénie médicamenteuse) et pour en recevoir au moment de leur sortie. Cette nouvelle activité, même si elle prend un peu de temps, devrait permettre aux pharmaciens d’officine de bénéficier d’informations claires et validées qui leur faisaient souvent défaut jusqu’à présent pour assurer la bonne dispensation de médicaments à certains de leurs patients.
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