Opération #pharmaciensaucoeurdusoin
Découvrez l’interview d’Élisabeth Lemaure, pharmacienne à Joué-les-Tours
et présidente de l’URPS Pharmaciens Val de Loire

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Madame Lemaure, l’URPS Pharmaciens lance en 2018 l’opération «Pharmaciens au cœur du soin», pourquoi ce choix de mettre en avant les Équipes de Soins Primaires (ESP) ?

E.L : Nous avons choisi d’accompagner les pharmaciens de notre région dans la constitution d’ESP car ce dispositif -encore trop méconnu- correspond parfaitement à leurs besoins et attentes. La survie économique des officines, comme la qualité des soins apportés aux patients, dépend aujourd’hui en grande partie de la capacité des différents acteurs à se réinventer pour s’adapter aux évolutions du secteur. Or les ESP, parce qu’elles mettent en avant des outils collaboratifs simples et efficients et qu’elles s’appuient sur le partage de compétences et d’informations, constituent une réponse sur-mesure aux problématiques rencontrées par les pharmaciens.

Beaucoup de pharmaciens se sont déjà engagés dans une voie « collaborative » bien avant la Loi de Santé de 2016, de manière souvent informelle. Ils savent que, compte tenu de leur position stratégique dans la chaîne du soin* (*NDR : ils sont en contact direct et régulier avec les patients), ils ont une carte à jouer pour se positionner de manière pérenne dans l’écosystème. Et les ESP leur apportent une solution souple et non contraignante pour confirmer ce virage. C’est une question de survie s’ils ne veulent pas voir leur métier disparaître.

“Les ESP constituent une réponse sur mesure aux problématiques rencontrées par les pharmaciens.”

Pourriez-vous définir avec précision ce qu’est un soin primaire, pour comprendre qui est éligible à ce dispositif ?

E.L : En réalité, à la notion de « soins primaires » nous préférerions celle de « premiers recours ». Car sont compris dans le dispositif ESP tous les soins ambulatoires directement accessibles aux patients : biologie médicale, médecine générale, soins infirmiers,, kinésithérapie, pharmacie, podologie, orthophonie, orthoptie, soins dentaires etc.

N’importe lequel de ces professionnels peut être à l’initiative de la création d’une ESP et y occuper une place de premier plan.

Pensez-vous que les ESP puissent effectivement jouer un rôle dans la problématique de la désertification médicale ?

E.L : Indéniablement oui. Car le problème majeur auquel sont confrontés les patients en zone désertée est la rupture de la chaîne du soin. Dans ce contexte, le maillage territorial des pharmacies étant l’un des plus solides au niveau du secteur de la santé de premier recours, il semble cohérent de s’appuyer sur elles pour fluidifier les parcours de soins. Tout le monde y gagne (ou a à y gagner) : le patient au niveau de la qualité et de fiabilité du service rendu, le pharmacien en termes d’attractivité de son officine et d’intérêt professionnel, et in fine l’écosystème de santé dans son ensemble.

Que se passera-t-il une fois l’opération #PharmaciensAuCœurDuSoin terminée ?

E.L : Ce n’est que le début, justement. Pour le moment, nous avons conclu un partenariat avec Soins Coordonnés pour qu’ils appuient les dix premières candidatures des professionnels souhaitant s’engager dans une ESP. C’est une première étape, mais évidemment notre ambition est de continuer à accompagner les pharmaciens pour mettre en avant leur rôle d’acteur de santé. Nous avons beaucoup de projets, en particulier en matière de valorisation du pharmacien en sortie d’hôpital ou encore de vaccination.

“Le maillage territorial des pharmacies étant l’un des plus solides (…), il semble cohérent de s’appuyer sur elles pour fluidifier les parcours de soins. Tout le monde y gagne !”

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